Chères lectrices, chers lecteurs,
Archéo Facts a déplacé son blog à l’adresse http://archeofacts.ch/blog/
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à continuer à nous lire !
Quand le passé nous revient
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Le dernier numéro d’as. , la revue d’archéologie trimestrielle éditée par la société Archéologie Suisse (AS), vient de paraître. Il contient un dossier entièrement bilingue, français et allemand, avec un résumé en italien. Ce dossier, d’une dizaine de pages est dédiés à la société elle-même, qui de manière succincte résume ses buts, ses activités récentes ainsi que le rôle de ses deux commissions (Commission scientifique et Commission Archéologie et aménagement du territoire). En plus des membres d’Archéologie Suisse et des abonnés d’as. , ce numéro a été envoyé à tous les élus des dernières élections fédérales. L’objectif de la société étant de se faire mieux connaître et de donner des indications sur ses orientations à venir. Avec l’achèvement des grands projets autoroutiers, qui, en vertu de l’arrêté du Conseil fédéral du 13 mars 1961, incluaient l’archéologie dans les frais de construction des autoroutes, les archéologues devront établir de nouveaux rapports avec les milieux politiques et économiques, pour assurer le financement des grandes fouilles du futur.
Extrait de la revue as 4/2011
Parmi les nouvelles d’avenir, en plus de la réactualisation en projet du site internet d’AS, on apprend que la Commission de surveillance archéologique pour les Routes nationales, structure chargée de coordonner les interventions archéologiques engendrées par la construction des autoroutes entre l’Office fédéral des routes (OFROU) et les Services cantonaux d’archéologie, et dont un représentant d’AS fait partie, va bientôt être remplacée par une nouvelle structure, en raison du changement induit par la Réforme de la Péréquation financière et de la répartition des Tâches entre la Confédération et les cantons (RPT). Ce changement s’est déjà manifesté au mois de juin de cette année par l’engagement par l’OFROU d’un spécialiste pour les questions archéologiques qui « devra à l’avenir assurer dans tous les cantons l’uniformisation des processus et des instruments en relation avec l’archéologie des autoroutes ». Souhaitons que les 246 élus du Parlement fédéral fassent un bon accueil à cet envoi non sollicité, et qu’un certain nombre d’entre eux aient à cœur de défendre à l’avenir certains des objectifs liés à la protection du patrimoine archéologique.
Qu’est-ce qu’un archéologue ? C’est une question à laquelle j’ai été confrontée à de nombreuses reprises. En général je réponds que pour les archéologues, c’est comme pour les médecins, il y a des généralistes et des spécialistes. Le point commun entre tous, c’est que chacun vise par ses diagnostiques et ses traitements à mettre au jour une parcelle du passé de l’humanité à travers l’analyse des vestiges laissés par nos prédécesseurs. C’est cette même question que l’exposition « Profession archéologue », inaugurée le 28 novembre 2011 au siège de l’Unesco à Paris, dans le cadre de la 17ème assemblée générale du Conseil international des monuments et des sites, cherche également à donner une réponse.
Exposition “Profession archéologue” (Photos : Pierre Buch)
Le but de cette exposition itinérante est d’aller au-delà des idées reçues concernant notre profession. Pour ce faire, le photographe Pierre Buch a sillonné sept pays européens pour rencontrer les archéologues dans leur cadre quotidien. La Convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique, établie à Malte en 1992, qui donne les bases pour l’établissement de l’archéologie préventive, a changé fondamentalement l’idée que le grand public doit se faire de l’archéologue, encore trop souvent perçu comme un chasseur de trésor à l’exemple d’Indiana Jones, qui a fêté ses trente ans au cinéma, ou celle de Lara Croft, qui a célébré ses 15 ans d’aventures virtuelles. Dans les faits, l’archéologie est plutôt une profession atypique, qui a besoin de reconnaissance officielle, car encore trop souvent assimilée à une forme de dilettantisme. Notre tort, sans doute, c’est d’exercer une profession de rêve, soutenu par notre passion, car l’archéologie est sexy, comme le montre de manière humoristique ce petit film sur YouTube.
« Le colloque Virtual Retrospect 2011 est reporté. Des informations seront données ultérieurement ». C’est par ce message sibyllin sur le site Internet du CNRS que l’on apprend que le colloque biennal organisé par Archéovision, la plateforme technologique 3D de l’Université de Bordeaux 3, qui aurait dû se tenir les 16, 17 et 18 novembre 2011 à l’Archéopôle de Pessac a été renvoyé sine die. En espérant que cette annonce ne cache pas une mauvaise nouvelle, elle me permet de mettre en lumière le travail de l’équipe que dirige Robert Vergnieux, qui collabore actuellement à plus de 100 projets de modélisation 3D. La modélisation, envisagée de manière scientifique en intégrant toutes les données à dispositions permet de recréer, dans un environnement virtuel en 3D, des points de vue que l’on ne peut plus voir, et que l’on a du mal à imaginer autrement.
Modélisation devant public du Cirque Maxime
Archéovision regroupe une dizaine de postes de travail, dans le but de disposer d’un panel complet d’intégration des données 3D dans le cadre de recherches en archéologie. Installé dans un bâtiment à côté du centre Ausonius, la plateforme technologique 3D dispose comme outils de travail de scanners pour l’acquisition et la modélisation des volumes, de huit postes informatiques et de logiciels pour la manipulation et la visualisation dynamique des espaces. L’équipe d’Archéovision a créé, entre autres, la représentation virtuelle du Cirque Maxime dans le cadre du projet, Rome Reborn. Grâce à cette modélisation quelques doutes sont apparus quant à la capacité d’accueil de cet hippodrome. Selon les publications faites avant cette restitution, on peut lire que le Circus Maximus pouvait accueillir jusqu’à 250′000 personnes. Or ce que montre le modèle 3D c’est une capacité maximale de 95′000 spectateurs. Ainsi, comme le souligne Robert Vergnieux, la modélisation permet de valider des hypothèses. Aujourd’hui, mon blog Archéo Facts a cinq ans. C’est dans une démarche semblable à celle d’Archéovision que je souhaite poursuivre, avec mon entreprise Archéo Facts, ma présence dans le domaine de l’archéologie.
Aujourd’hui est une date singulière dans le calendrier grégorien utilisé dans le monde occidental, puisqu’on peut la résumer par une suite de uns, soit 11.11.11. Certains y voient une occasion unique de célébrer leur mariage avec une date dont les couples ainsi formés n’auront pas de difficultés à se souvenir dans l’avenir. D’autre avancent déjà celles du 12.12.12 pour jouer les oiseaux de mauvais augures et annoncer la fin du monde. Ces derniers se voient confortés dans leur croyance par la fin programmée du calendrier maya, le 21 décembre 2012. Les Mayas furent pour l’Amérique ce que les Grecs furent pour l’Occident, la civilisation la plus développée sur le plan des mathématiques et de l’astronomie. Ces connaissances leur permirent de développer un système de calendrier basé sur un ensemble de cycles complets de jours, de mois et d’années.
Modèle de correspondance des cycles calendaires
L’unité de base du système, comme pour nous est le jour ou kin. La seconde unité, n’est pas la semaine de sept jours, mais l’unial, une série de vingt jours correspondant à nos mois. Dans ce système vigésimal (à base vingt), le troisième niveau de lecture est le tun, qui n’est pas de 20 unials ou 400 jours, mais exceptionnellement de 18 unials soit 360 jours, cycle qui permet de se rapprocher de l’année solaire, qui se termine par un 19ème mois de 5 jours pour compléter l’année. Ce cycle annuel de 365 jours est mis en relation avec un cycle court de 260 jours pour créer un compte long. Ce calendrier complexe se révèle de fait aussi précis que le nôtre puisqu’il permet de donné une date unique à chaque jour qui passe, comme nous pouvons le faire en évoquant, par exemple, le 14 juillet 1789. Sur cette base le début du cycle du calendrier maya, le 0.0.0.0.0 du cycle long correspond au 11 août 3114 av J.-C. et il se terminera le 13.0.0.0.0 du cycle long, soit le 21 décembre 2012. Mais comme la fin d’une année, d’un siècle ou d’un millénaire ne constitue pas pour nous la fin du monde, il en est de même avec le calendrier maya qui amorcera tout simplement un nouveau cycle le 22 décembre 2012. Rendez-vous donc à l’année prochaine !
Le musée de la science fiction, de l’utopie et des voyages extraordinaires d’Yverdon-les-Bains, connu autrement sous le nom de La Maison d’Ailleurs, a inauguré hier soir sa nouvelle exposition temporaire intitulée : L’île de Pâques sans dessus dessous. Du 22 octobre 2011 au 8 janvier 2012, cette institution, dirigée par Marc Atallah, se propose de présenter les divers aspects de cette île lointaine dont le nom originel est Rapa Nui. D’une part en exposant des objets issus de diverses collections publiques et privées suisses, rassemblés par Charles-Edouard Duflon révélant la réalité concrète et matérielle de cette terre et de ses habitants depuis son accostage par une frégate hollandaise commandée par le capitaine Jakob Roggeveen le dimanche de Pâques 1722 jusqu’à aujourd’hui. D’autre part en disposant sous forme de livres ou d’illustrations les fantasmes et les spéculations véhiculés par certaines études pseudo-scientifiques qui ont trouvés à se prolonger dans la littérature de science fiction et la bande-dessinée.
Vernissage sans dessus dessous
Lors de son discours d’inauguration, le directeur Marc Atallah a bien démontré par des citations tirées des œuvres de Jules Vernes qu’il y a du sens à lire SANS et non pas SENS dans le titre de l’exposition, et qu’ainsi ce n’est pas une erreur de français. Parmi les personnes présentes au vernissage, a relever celle du belge Bernard Philippe, créateur d’un blog entièrement consacré à l’île de Pâques, et celle du canadien Jean-Hervé Daude, auteur de plusieurs ouvrages publiés ou à venir concernant Rapa Nui et qui est invité à donner aujourd’hui à 16h une conférence sur le thème : “Île de Pâques, carrefour de grandes expéditions extraordinaires”. En bref, l’exposition donne à voir de l’Ile de Pâques à la fois la réalité des objets archéologiques et artistiques et celle de la foison d’œuvres littéraires ayant puisé dans son imaginaire. Pour compléter cette vision deux ouvrages ont été réalisés spécialement pour cette occasion par l’éditeur Frédéric Dawance: « L’Île de Pâques est ailleurs » de Denise Wenger et Charles-Edouard Duflon et « Rapa-Nui. Un rêve nécessaire. L’Île de Pâques dans la littérature, la bande dessinée et au cinéma » de Francis Valéry. Par ailleurs cette exposition fait écho à celle montée à Sion en 2009 « Pierres de mémoire, pierres de pouvoir », qui par la plus heureuse des coïncidences est actuellement à voir jusqu’au 18 décembre 2011 dans le château et le musée d’Yverdon et régions, qui se trouve juste en face de l’entrée de la Maison d’Ailleurs.
Venant de terminer le premier module d’un cours de formation sur les médias sociaux et les communautés en ligne, je me demande ce que peut être un réseau social pour archéologues et fans d’archéologie? Il semble que notre domaine relié au passé part sur de bonnes bases car la Bible, le Nouveau Testament et le Coran, constituent pour certains spécialistes les premiers récits rédigés comme des hypertextes dans la mesure où ils contiennent des liens entre les différentes parties du texte et que la structure du récit est non-linéaire. De même, une découverte archéologique n’a de valeur qu’à l’intérieur de son contexte, et ce sont les liens entre les artefacts entre eux et leur environnement qui leur donne leur importance. De ce fait, toute antiquité sans contexte archéologique, car issue du pillage de site, ou, ce qui est aussi grave, non publiée, est une découverte perdue pour la connaissance humaine. Encore faut-il faire passer les informations et c’est pour cela que le développement d’une véritable communauté en ligne serait nécessaire.
Un réseau à tisser.
L’archéologie pour se développer à besoin de se constituer en réseaux de connaissances, à la fois humaines et matérielles. C’est dans cet esprit de mise en réseau qu’a été conçu l’Atelier des Arkéonautes (ADA). Ce portail, comme il l’indique dans sa page d’accueil, veut donner la parole « aux chercheurs, enseignants, artistes, professionnels, journalistes, hommes et femmes politiques, représentants de la société civile, ainsi qu’à l’ensemble des acteurs concernés par le patrimoine archéologique » dans le but de le promouvoir et de le valoriser. Ce sont les vidéos qui forment l’essentiel du fonds documentaire de l’association. Pour être en contact avec son public et les internautes, l’ADA s’est enregistré dans de nombreux médias sociaux, tels Facebook, Twitter, Scoop.it, YouTube ou Tumblr. La partie la plus collaborative du site se trouve actuellement sur la plateforme Dailymotion, qui propose, sous la forme de concours, de visionner et de voter d’ici au 6 octobre, pour l’un ou l’autre des films archéologiques en compétition. Le film gagnant sera promu sur la page d’accueil de l’ADA et prendra part à la prochaine Fête de la Science qui aura lieu du 12 au 16 octobre 2011. L’Atelier des Arkéonautes, un exemple à suivre.
Le village de Vicques, près de Delémont, dans le canton du Jura, possède un nom dont la toponymie suggère immédiatement un passé romain de Vicus. De fait, dès le XIX siècle, on a découvert l’existence d’une villa gallo-romaine. Des fouilles importantes, entreprises entre 1935 et 1938 par André Rais et Alban Gerster, mirent en évidence une grande propriété s’étendant sur au moins cinq hectares comprenant une pars urbana avec thermes, jardin, salles à hypocaustes et une pars rustica pourvue de nombreux ateliers. Une monographie consacrée à ces fouilles fut publiée en 1982. Depuis quelques années un groupe de revalorisation de la villa gallo-romaine de Vicques s’est constitué, essentiellement formé de bénévoles du village et de la région qui s’activent pour faire reconnaître ce patrimoine sur les lieux mêmes où il se trouve. Dans ce but un pavillon d’information vient d’y être construit, qui abrite des objets (ou leurs copies) trouvés dans la villa, des informations pédagogiques, ainsi qu’une maquette de la pars urbana. C’est par une fête romaine, organisée entre aujourd’hui et demain, que l’inauguration officielle de cet espace se fait. Pour l’occasion, tous les panneaux d’entrées du village ont été modifiés pour faire apparaître le nom de Vicus en lieu et place de Vicques.
Restitution virtuelle en 3D de la Villa de Vicques
Cette fête romaine à « Vicus » est la première du genre dans le canton du Jura. Pour animer ces journées, la population de Vicques a fait appel à quelques groupes organisés et à des artisans. Ainsi en parcourant les stands peut-on apprendre comment se faisait les peintures murales et les mosaïques (Olim), de quelle manière les souliers à clous des légionnaires s’usaient (Gentle-Craft), appréhender les différentes formes de poteries gallo-romaine restituées par Mayou Nia la potière du village, quelle force doit on exercer pour frapper une monnaie (Ciel et Terre), la technique de la fabrication des cordes, ou se faire une idée de l’équipement du légionnaire en campagne (Genva). Une partie de ces artisans et animateurs en archéologie font partie de l’association AnimArc, toujours prête à s’entendre avec les organisateurs de manifestations pour étoffer leur programme. Enfin, dans un proche avenir, à l’occasion de la prochaine réouverture du Musée jurassien d’art et d’histoire de Delémont, il sera possible à tout un chacun, depuis chez soi, à l’aide d’un ordinateur, de faire une visite virtuelle en 3D de la villa gallo-romaine de Vicques et à travers son avatar de s’écrier : Veni, Vidi, Vici !, comme autrefois le fit un célèbre romain.
10 ans, ça se fête ou se commémore!
Il y a des événements qui frappent tant l’imagination que des années plus tard on peut dire exactement ce que l’on faisait ce jour là. Il y a dix ans, mardi 11 septembre 2001, au moment des attentats, je me trouvais à Genève pour une soutenance de thèse sur le Campaniforme, celle de Marie Besse, actuelle professeure de la chaire de préhistoire au Département d’anthropologie de l’Université de Genève. Les Etats-Unis commémorent aujourd’hui le dixième anniversaire des attentats. Au Japon aussi, on se souvient du tremblement de terre et du tsunami qui ont eu lieu il y a six mois dans la région de Fukushima. A Hauterive, près de Neuchâtel, c’est à une autre manifestation, moins dramatique, à laquelle la population a été conviée et auquel j’ai participé, celle des «10 ans, ça se fête» du Laténium, avec un slogan digne des meilleures campagnes de marketing: «Une fête attendue depuis 50′000 ans!». Cependant, la coïncidence des événements n’est dû qu’à un hasard du calendrier, car en fait, la cérémonie d’inauguration du musée eu lieu le vendredi 7 septembre 2001, et la première ouverture au public le 8 septembre, donc quelques jours avant le fatidique 11 septembre. Cette ouverture concrétisait le rêve fait 22 ans auparavant par Michel Egloff, de construire dans le canton de Neuchâtel un musée archéologique digne de son passé.
Trois maisons néolithiques en cadeaux d’anniversaire
A l’époque plus de 20′000 personnes avaient profité des journées portes-ouvertes pour visiter durant le week-end la nouvelle institution muséale. Aujourd’hui, pour cet anniversaire, une foule importante était également présente. Une riche palette d’activités était au programme de l’institution, à la fois à l’intérieur du Musée, mais surtout dans le Parc d’archéologie, avec entre autres des démonstrations de tissage néolithique, de taille du silex, de datation dendrochronologique et de fonte du Bronze. Des sangliers à la broche étaient au menu du jour de la cantine, accompagné de musique et de danse celtique, comme lors des banquets d’un fameux village d’irréductibles Gaulois. Enfin chacun pu admirer les reconstitutions de trois des six maisons de la première phase de construction du village néolithique d’Hauterive-Champréveyres de la civilisation de Cortaillod. Lors de l’inauguration du Laténium il y a dix ans, René Felber, en tant que président de la Fondation La Tène avait dit ces paroles : «Quel que soit l’endroit où nous vivons, il y a toujours eu quelqu’un avant nous». Cela est vrai à Hauterive Champréveyres, où avant le Laténium des chasseurs du Paléolithique, et des agriculteurs lacustres s’étaient autrefois établis. Cela est vrai également à New-York, où à Ground Zero, dans le chantier de construction du parking du futur World Trade Center et du Musée-Mémorial du 11 septembre, les archéologues ont mis au jour l’épave d’une embarcation du 18ème siècle, dans un lieu qui devait être à l’époque un ancien ancrage de l’Hudson. Une découverte qui n’aurait sans doute jamais pu avoir lieu, sans la destruction des tours jumelles il y a dix ans.
C’est au Laténium à Hauterive que l’Office fédéral de la culture et l’association Palafittes ont conviés les autorités et le public averti à une cérémonie officielle de remise des certificats d’inscription des sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes au Patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est Claude Frey, président de l’Association Palafittes qui officiait en tant que maître de cérémonie pour donner la parole tour à tour au conseiller d’Etat neuchâtelois Philippe Gnaegi, à un Herr Professor Doktor autrichien, responsable du groupe de coordination international, à Didier Burkhalter, conseiller fédéral, chef du Département de l’intérieur, de l’éducation et de la culture, et, enfin, à Kishore Rao, directeur du Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Entre les deux derniers orateurs, furent remis des certificats bien encadrés du Patrimoine mondial au conseiller fédéral et aux ambassadeurs des cinq autres états ayant contribués à cette candidature réussie à savoir l’Allemagne, l’Autriche, la France, l’Italie et la Slovénie.
Remise des certificats sous cadre
Ce n’est pas par hasard si le Laténium a été choisi comme cadre de cette célébration. D’une part, la salle des Lacustres est un bon exemple de ce que le public doit découvrir concernant des Palafittes qui, par ailleurs, sont très discrets, sinon engloutis et en très grande partie invisibles. D’autre part, ce magnifique écrin, comme ont aimé à le décrire les orateurs, fêtera ce week-end un important anniversaire. Dimanche, 11 septembre, « une fête attendue depuis 50′000 ans » célébrera sa première décennie. Mais c’est demain à 17h, qu’aura lieu la cérémonie officielle des dix ans du Musée et Parc archéologique de Neuchâtel, à Hauterive. A cette occasion, le Laténium inaugurera la reconstitution grandeur nature de trois maisons du village néolithique du site de Hauterive/Champréveyres, offertes, en guise de cadeau d’anniversaire, par la Fondation La Tène. De plus, le musée célébrera son jumelage avec les musées de Bibracte en Bourgogne et de Manching en Allemagne. Ce lien entre les trois musées se manifestera concrètement par l’exposition dans les trois lieux d’Artéfact 2, une œuvre créée par les artistes conceptuels Charles-François Duplain et Yves Tauvel, créateurs, il y a dix ans, d’Artéfact, œuvre consistant au semis dans les allées du parc archéologique de 75′000 répliques en bronze d’un caillou, tous identiques, hormis leur numéro. Même s’il n’y a pas le feu au lac, comme on dit chez nous et comme l’a rappelé Didier Burkhalter dans son discours, ce week-end sera sans doute la dernière occasion de découvrir l’un ou l’autre de ces artéfacts dans les allées du parc, car la réserve est prête d’en être épuisée.
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