Il y a quelques années j’ai eu l’occasion de visiter le musée de la ville de Horsens au Danemark. J’ai surtout retenu de cette visite que l’explorateur Vitus Béring en était originaire. Ce musée vient de s’enrichir récemment d’une pièce remarquable découverte dans des circonstances particulières. Au mois d’août de cette année, un jeune couple qui se promenait sur les rives du fjord de Horsens en quête de coquillages a fait une singulière découverte, celle d’un petit galet de 13 x 10 x
Le galet gravé d’Horsens
Sur une des faces plates de ce galet on y voit un homme ithyphallique qui semble porter sur la tête des sortes d’oreilles animales. L’archéologue danois Per Borup voit cela comme une tenue pouvant évoquer certaines traditions shamaniques. La culture d’ Ertebølle est connue des archéologues pour ses célèbres kökkenmöding, qui sont des dépôts de coquillages marins, restes de déchets de consommation anthropique. Ainsi, sur un banal petit galet voici représenté un ancien amateur de fruits de mer, et en regardant attentivement ces gravures je serai bien tenté d’y voir, en plus de notre amareyeur, la représentation de deux poissons. Quant au couple découvreur du galet il pourrait, s’il était francophone, méditer les paroles de cette fameuse comptine: A la pêche au moule, moule, moule, je ne veux plus aller maman, les gens de la ville, ville, ville m’ont pris mon poisson maman.
1 user commented in " La pêche au Shaman d’Horsens "
Follow-up comment rss or Leave a TrackbackTrès intéressante découverte, en effet.
Mais vous n’ignorez évidemment pas que ce que vous appelez, à juste titre, un “banal petit galet” peut être un document extrêmement précieux d’une tranche de vie.
Et les tessons de poteries ou les ostraca retrouvés dans le fameux puits/décharge de Deir el-Medineh en sont une preuve tout aussi précieuse que ce galet d’Horsens.
La représentation ithyphallique du personnage, en revanche, me pose un peu plus problème. Quelle en est la raison, à votre avis ?
En Egypte (encore !, penserez-vous), c’est le dieu Min que l’on représentait ainsi : sa procession ouvrait en fait l’époque des moissons; sans oublier le fait qu’il était symboliquement associé à la salade dite depuis “romaine” (souvent gravée derrière lui sur les parois des temples) dont la sève blanchâtre (métaphore ?) avait la réputation d’être aphrodisiaque.
Mais ici, je ne vois pas très bien à quoi cet ithyphallisme correspondrait …
Etes-vous à même d’éclairer ma lanterne ?
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